Dans cette période extrêmement complexe où les bouleversements annoncés ne sont et ne seront sans doute pas où on les attend, où la crise sanitaire reste une interrogation dans sa nature et ses perspectives, où la crise économique est, et sera, mondiale et majeure ; je voulais faire un petit état des lieux.

Personne ne maîtrise vraiment cette crise sanitaire

Y compris le monde scientifique qui est fortement divisé. Peu sont capables d’évoquer de façon synthétique les scénarios à venir, pour une raison simple : rares sont ceux qui posent objectivement les débats, et surtout de façon équilibrée et claire. A l’instant, je lis un article dans l’Express intitulé Covid-19 : pas encore « de deuxième vague » d’après Véran, mais « il ne faut pas lâcher », commentant que « l’épidémie de Covid-19 a fait quatorze nouveaux morts en 24 heures mardi dans les hôpitaux et les établissements médico-sociaux français ». Cela ne veut rien dire si on ne le met pas en perspective ! Hier sur un grand média TV un journaliste nous annonçait que, dans telle région, l’épidémie avait progressé de X % (je ne me rappelle pas la valeur de X, mais cela se comptait en plusieurs dizaines). X% par rapport à quoi ? Combien ? Quel ensemble ou quel périmètre ? Etc. Le dire comme cela est d’une stupidité déconcertante. C’est surtout très grave vu l’impact médiatique.

Ainsi, non seulement les scientifiques se contredisent, ont du mal à faire un état des lieux objectif, évaluer des scénarios concrets et de les exprimer, mais pour ajouter à la confusion et l’angoisse, les médias nous abreuvent de messages à sensations. Faire peur, c’est tenir le peuple. Ou faire de l’audience… Ce n’est pourtant pas faute d’entendre Michel Onfray parler de la « fabrique à crétins » ; manifestement ça ne les interpelle pas ! Au moins pour montrer un peu d’éthique et revaloriser leur métier premier : celui d’informer honnêtement, objectivement, et non faire du buzz !

Que dire du monde politique…

L’économie est fortement atteinte parce que l’humanité a fait des choix. Je n’accepterai jamais que quelque politique que ce soit dise que cette crise économique est celle du Covid19. Quelle assurance ! Quelle arrogance… Entre le virus et la crise, il y a des choix. L’histoire dira s’ils ont été bons. Peut-être même assez rapidement.

Pourtant… si on ne l’entrave pas trop, la dynamique économique peut reprendre et même nous surprendre. Nous pouvons déjà le ressentir dans certains secteurs, bien sûr. Mais malheureusement pas tous. Toutefois, la dynamique positive peut s’enclencher.

J’espère vraiment que la communauté politique protègera ces débuts de reprise plutôt que d’envisager, à grand coup de dettes d’Etat, freiner et maintenir comme elle peut des entreprises qu’elle aura aussi contribué à endetter. Parce qu’une dette il faut la rembourser ! Or, il n’est pas possible de le faire s’il n’y a plus de marché. Si les Etats peuvent gérer leur dette en termes de flux, et un peu habilement (pour le dire ainsi…) n’observer que la charge de la dette, ce n’est pas le cas des entreprises. Le flux commence avec le chiffre d’affaires. Sans ça, tout s’arrête. On pourrait, certes, dire de façon un peu distante que c’est ennuyeux car non seulement la charge de la dette ne se rembourse pas mais également la dette elle-même ; et étant garantie par l’Etat tout ira bien pour le monde bancaire. Or lorsqu’une entreprise s’effondre et disparaît, c’est un drame social et humain, depuis le chef d’entreprise (perdant tout, avec parfois des suicides… personne n’en parle ; les tribunaux de commerce connaissent cette détresse) jusqu’au nombreux collaborateurs devenus chômeurs, contraints de se réinventer, diminuer leurs revenus, changer de région etc.

N’oublions pas (et c’est encore plus dramatique) que si les pays riches s’appauvrissent, alors, la situation des pays pauvres s’aggrave encore plus significativement, avec problèmes sanitaire plus nombreux : mortalité (notamment infantile), malnutrition etc.

Certains Etats dans le monde ont prouvé qu’il y avait des options intelligentes pour gérer cette crise qui marchent, avec très peu de mortalité, sans détruire l’économie à ce point (en Europe, mais aussi en Asie). Le dire n’est pas un choix politique de droite, de gauche ou du centre. C’est un constat enthousiasmant. Des voies intéressantes s’ouvrent à nous dans ce 21eme siècle politiquement et économiquement ; ce que cherche NXU ! Il est plaisant de commencer à le constater dans certaines régions du Monde. On aimerait bien que les médias le fassent savoir ! Après tout, ça ferait peut-être du buzz… Et ne nuirait pas à leur business.

Il y a un peu de colère dans mon propos (je déteste le manque d’imagination chez ceux qui devraient en avoir ; surtout en pareilles circonstances), mais aussi de l’espoir : une économie qui peut se relancer dynamiquement, et des Etats qui inventent des solutions pragmatiques et moins conventionnelles.

A terme, ces dynamiques positives feront tâche d’huile…

Bonnes vacances à tous.

Luc Marta de Andrade, président de U-Need Consulting et NXU Think Tank