La science n’est pas la politique. Le temps de la recherche scientifique n’est pas celui de la décision politique. On le savait, abstraitement. Mais la pandémie de la Covid 19 a rapproché les termes. Comment bien gouverner en état d’urgence sanitaire, sous la dépendance de la recherche scientifique qui progresse avec incertitude et sous la pression des peuples qui, saturés d’informations contradictoires, attendent des solutions immédiates ?

Dans ce contexte confus, on a pu voir renaître un débat sur la méthode scientifique. Notre société, pourtant acquise au relativisme, a laissé transparaître sa dernière croyance dans l’objectivité, mais en réalité dans l’efficacité de la science — peut-être parce que la santé est le dernier idéal du « dernier homme » (Nietzsche). Mais la science peut-elle échapper au relativisme ?  Et le relativisme épistémologique peut-il ne pas être un anarchisme épistémologique ?

Il n’y a pas de science sans méthode. Cependant il n’y a pas une mais des méthodes scientifiques ; et il n’y a pas de méthode pour déterminer quelle méthode est la bonne. Autrement dit, le pluralisme méthodologique entame la consistance de l’idée même de science et sa différence avec le mythe. C’est la thèse de l’anarchisme épistémologique soutenue par Paul Feyerabend dans Contre la méthode. Esquisse dune théorie anarchiste de la connaissance (1975). L’anarchisme épistémologique justifie le relativisme et le constructivisme épistémologiques, assez en vogue aujourd’hui.

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par Laurent Cournarie, professeur de philosophie