La liberté passe par la connaissance…

La santé passe par la connaissance.

Celui qui est apte à comprendre les réactions de son corps, comprendre ce que dit le médecin et sait exprimer son malaise avec pertinence a donc plus de chance d’être mieux soigné. Le médecin n’est pas le seul à devoir posséder des qualités relationnelles. Le patient aussi.

La justice passe par la connaissance.

Celui qui est apte à comprendre le fonctionnement du droit a la capacité de comprendre ce qu’attend le juge. Il sait ce qu’il faut dire à son avocat avec pertinence. Ce dernier structurera clairement la défense de son client et influencera le tribunal en sa faveur. Tout ne repose pas seulement sur l’avocat.

Le développement économique passe par la connaissance.

Le pays qui a élu des politiciens compétents économiquement se développera mieux que son voisin. Il en est de même pour l’individu : celui qui comprend les mécanismes du marché, comprend l’organisation des entreprises et sait s’insérer en apportant de la valeur et gagnera bien sa vie.

La culture passe par la connaissance.

Elle permet de donner un sens à sa vie, comprendre le monde qui nous entoure, faire des choix un peu plus librement. Essayer de comprendre le bonheur. De tenter de le trouver.

Et ainsi de suite… pour de multiples thèmes.

Un pays qui permet à son peuple de s’éduquer correctement le rend autonome, libre, économiquement développé, sécurisant, favorisant la prolongation de la vie etc. Lorsqu’on parle d’éducation on évoque l’enseignement mais pas que… Les lignes ci-dessus montrent à quel point c’est important. On apprend à l’école quand on est adapté au mode d’enseignement proposé. On s’éduque grâce à son environnement, familial d’abord, social ensuite. Il y a une part de contingence. Que se passe-t-il si l’on n’est pas adapté au système d’enseignement ? Qu’advient-il de celui qui nait dans un environnement défavorable à son éducation ? Attendre que ce soit grave pour envoyer une assistante sociale ?

Tous les Hommes ne sont pas semblables


Faut-il revenir sur cette évidence ?

 

Pour autant, nos systèmes d’apprentissage sont uniques. Le Dr John Medina, dans son livre passionnant « les 12 lois du cerveau » (que je recommande) demande s’il « n’est pas absurde d’avoir un système éducatif qui part du principe que tous les cerveaux apprennent de la même façon ». Celui dont le profil cognitif est en parfaite adéquation avec le système réussira. Celui qui a le bon niveau de maturité au bon moment aussi. Les autres seront, pour certains, aidés de cours particuliers ou de rattrapages. Avec quelle finalité ? Non pas une réponse adaptée à leur profil cognitif, mais les configurer au système. De coup de boutoir en coup de boutoir, certains finiront peut être par y arriver. Contrariés. Très contrariés… Souvenez-vous autrefois : on attachait les mains des gauchers dans le dos pour les faire écrire de la main droite. Cela créait des « gauchers contrariés » qui souffraient ensuite de sentiments d’exclusion, devenaient dyslexiques etc. On a certes arrêté cette torture stupide parce que trop visible. Mais on a maintenu l’invisible. Toute cette contrariété « re-cable » le cerveau de façon inadaptée au profil naturel de l’individu.

Et les autres ? Echec scolaire ! Parents contre enseignants ! Enseignants contre parents. Or les enseignants sont des bons professionnels. Et les parents de bons parents. En forte majorité, bien entendu… Le système parfois oppose ces deux légitimités qui devraient avancer la main dans la main. Les conséquences pour les individus concernés peuvent être multiples : psychologiques, sociales…

Yuval Noah Harari dit à propos de l’école qu’il ne s’agit plus de continuer d’apprendre à ingurgiter de l’information, les élèves ont trop d’information, mais de donner du sens, distinguer l’important et avoir une vision d’ensemble du monde. Il dit aussi que nous ne faisons pas grand-chose en matière de R et D de la conscience humaine. Pourtant, qui s’intéresse au profil cognitif de l’enfant ? L’enfant est né avec une configuration personnelle déterminée par son génome. John Medina nous explique que les nouveaux nés ont des capacités cognitives surprenantes. Encore faut-il les comprendre pour savoir comment faire évoluer l’enfant. John Medina dit que les premiers à éduquer sont… Les parents !

L’idée serait donc de tester le profil de « cablage du cerveau », donc cognitif, et ainsi orienter l’enfant dans « des classes et lieux de travail personnalisés ».Je vois déjà la réponse de certains : « ça va coûter très cher ». Je ne sais pas ! Peut-être… Si l’on change de système, sans doute peut-on faire des économies par ailleurs… En supprimant de la technocratie, de l’administratif qui s’auto alimente, du millefeuille. Et surtout ! En évitant l’échec scolaire on fera des économies en sécurité ! Il y aura moins de marginalisés délinquants ; mais des gens qui s’intègrent dans la société. Il y aura moins de déclassés du fait des nouvelles technologies et des mutations économiques brutales. 50%… Très rapidement, les Gilets jaunes… souvenez-vous… Toutes ces manifestations ont eu des impacts économiques négatifs très importants. N’est-ce pas ?

De la formation et l’éducation à la culture

 

On dénonce souvent le privilège de ceux qui naisse dans un milieu socio-culturel favorable VS. ceux pour qui le contexte est tout autre. L’environnement familial favorise énormément l’acquisition de connaissances, comprendre le monde, apprendre, faire des choix, être autonome. Partis d’un contexte défavorable beaucoup s’en sont sortis et s’en sortent encore. Mais c’est plus difficile. Il serait intéressant d’en comprendre les raisons majeures.

Bref, mieux vaut grandir dans un milieu favorisé que le contraire. A-t-on apporté des solutions pour les autres ? L’existence d’associations… Fort bien. Mais quel État a-t-il apporté une solution globale et structurelle pour résoudre cette difficulté ? Quelle réponse a-t-elle été apportée pour accompagner au quotidien toute personne évoluant dans un contexte culturel défavorable ? L’éducation participe au recul du sida…

En lisant un livre d’André Comte Sponville je trouve cette phrase d’Hugo : « la première égalité c’est l’équité » ; Or la nature n’est pas équitable ; la vie non plus. L’environnement n’est pas mieux. Quelles solutions pour sortir du déterminisme social ? Je pense qu’il faut mettre en place des structures d’accompagnement depuis la plus tendre enfance et tout au long de la vie afin d’accompagner l’individu selon son profil cognitif et ses caractéristiques individuelles, compenser ses déficits culturels, orienter ses choix, lui donner plus d’autonomie pour orienter sa vie, gagner sa vie et donc, être plus libre. Cela a sans doute un coût ; mais il y a un retour sur investissement… Le pêcheur doit-il fournir du poisson à son enfant toute sa vie ou bien lui apprendre à pêcher ? Faut-il subventionner la misère et la désespérance à travers de multiples systèmes de redistribution ou bien financer l’apprentissage et l’accompagnement pour apprendre à vivre et bien vivre (économiquement et socialement) ?

Christophe André, psychiatre, auteur de nombreux ouvrages que je recommande de lire dit :« plus je prends conscience de ce que je suis en train de vivre, plus j’augmente ma liberté ». Comment puis-je prendre conscience si je n’ai pas appris comment faire ? Le 21eme siècle nous fera vivre dans des remises en cause permanentes (crises). Il sera donc important d’en comprendre les fondements ; et de connaitre son système cognitif, être flexible intellectuellement et trouver un bon équilibre émotionnel.

Tout le but d’un coaching permanent aiderait ainsi à choisir librement le sens de sa vie, ses projets, comment les construire. Et de toutes ces actions ressortira une destinée maîtrisée…

Luc Marta de Andrade, Président de U-Need Consulting et Président de NXU Think Tank